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Symboles et Mythes |
L'Arbre | Arbres d'Europe |
Actualité | - |
Ce chapitre comporte quatre rubriques :
Symboles et mythes : Généralités sur les
symboles et formation des mythes. (c'est cette page)
L'Arbre : Les principaux mythes relatifs à l'Arbre, leurs
significations.
Arbres d'Europe : Données générales et mythiques pour des Arbres
communs en Europe.
Actualité : Quelques exemples de la place mythique de l'Arbre de
nos jours ...
Les symboles
La pensée symbolique est omniprésente dans la moindre de nos activités.
Dans la publicité, la politique, le cinéma, la photo, la peinture, la littérature et plus généralement tous les arts, elle constitue un langage à part entière. Et ce langage est d'une extraordinaire richesse. S'adressant au psychisme plus qu'à la raison il est d'une immense portée.
Examinons ce magnifique sceau. L'oeil identifie immédiatement un arbre
rond. Mais le cerveau en enregistre tous les détails et en fonction de "son acquis
antérieur" il va en retenir les principales idées-force :
Le cercle, idée de concentration des forces, mais ce cercle n'a pas de bord et son centre
n'est pas marqué, désir d'ouverture et d'expansion.
L'arbre est massif, très équilibré; il réunit deux arbres avec des feuilles et des
fruits différents.
Le Chêne, à gauche avec son gland (en haut). Robustesse, arbre plutôt masculin
des civilisations du nord.
L'Olivier, à droite, arbre de paix, de force féminine, nourricière et
féconde, arbre du sud, équilibrant superbement le chêne.
S'additionne à cela toute la symbolique des nombres, aussi riche
que celle des Arbres en ce qui concerne les premiers de la série.
Nous comptons UN tronc DEUX arbres QUATRE racines ; les feuilles des rameaux
inférieurs portent CINQ feuilles, celles des rameaux supérieurs TROIS feuilles.
Nous ne développerons pas la symbolique de ces cinq premiers nombres mais elle
pourrait remplir un livre entier. On y trouverait (en vrac) :
L'oeuvre de création, la genèse, la verticalité, le dieu, les dieux, le cosmos, la
femme et l'homme, l'unicité, la dualité, l'union, le ciel la terre et la mer, l'eau et
le feu, la stabilité, l'équilibre, la croix, le sensible, l'intellectuel, l'ambivalence,
l'ordre ....
La liste est longue, les nombres ne sont que des abstractions, et pourtant toutes les civilisations depuis les premiers âges attachent aux mêmes nombres la même symbolique .
Nota : Ce sceau a appartenu à François Mitterrand qui en a fait son emblème. Il a été créé par Michel Disle, un des fondateurs de Carré Noir
Les symboles ont un caractère universel et intemporel.
Les mythes dépendent de l’interprétation du symbolisme qui en fait leur sens profond mais définir la nature intrinsèque du mythe est plus ardu.
Pour Platon c’était "une façon de traduire
ce qui relève de l’opinion et non de la certitude scientifique. "
Les philosophes y voient "un ensemble de symboles très anciens, destinés
primitivement à envelopper les dogmes philosophiques et les idées morales, dont le sens
serait perdu" (Lavedan) .
D’autres évoquent une dramaturgie sociale ou une histoire poétisée. Une
représentation de la vie des peuples, leur histoire avec ses héros et ses exploits,
rejouée symboliquement au niveau des dieux et de leurs aventures.
L’interprétation éthico-psychologique de Paul Diel instaure une dimension
supplémentaire : Les figures les plus significatives de la mythologie représentent
chacune une fonction de la psyché et leurs relations entre elles expriment la vie
psychique des hommes, partagés entre les tendances opposées vers la sublimation ou le
pervertissement.
(d’après le dictionnaire des symboles – Jean
chevalier, Alain Gheerbrant).
Les embryons de la pensée mythique sont
probablement contemporains de l’éveil de la conscience, du langage, et de
l’abstraction.
Mais la préhistoire de l’Europe contribue à une compréhension accrue des
développements tous azimuts que les mythes vont acquérir dans les temps reculés.
Au VIIe millénaire av. J.C. la vieille Europe en est au
néolithique. Les peuples clairsemés qui l’habitent vénèrent la Déesse Mère, la
Terre. Cette déesse s’identifie aussi avec les cycles de la nature, la nouvelle
lune, l’eau.
La société est de type matriarcal pratiquant l’agriculture et l’élevage. Les
foyers principaux sont à l’est, les plaines du Danube, à l’ouest les peuples
des mégalithes tout au long de l’océan atlantique.
Au Ve millénaire apparaissent très à l’est, au nord de la Mer Noire, les Kourganes. Ces tumulus funéraires indiquent d’autres coutumes. On y trouve des haches de combat, des poignards, et les chefs sont inhumés avec de jeunes femmes, probablement immolées. Le peuple des kourganes vient des lointaines steppes de Russie et progresse lentement vers l’ouest. Il adore le soleil, l’éclair, le père (non comme géniteur mais comme chef suprême tout puissant). Ces migrations d'est en ouest vont se généraliser dans les millénaires suivants ; elles portent avec elles l’indo-européen, langue d’où sont issues les langues d’Europe construites sur ses racines : (Langues celtiques, romanes, germaniques, slaves, baltes, helléniques).
La rencontre des deux
" civilisations " sera à l’origine du " Miracle
Grec " montrant non pas la phagocytose des plus faibles par les plus forts, mais
une complémentarité, une symbiose culturelle particulièrement évidente dans le
profil des principaux dieux.
*** Zeus, Arès et Poséidon cumulent sur leur tête la symbolique
musclée des migrants (ciel, foudre, tonnerre, éclairs, tremblements de terre, tempêtes,
carnages …)
*** Déméter, Perséphone et Aphrodite sont plus paisibles (moissons et
fécondité, germination après le séjour aux enfers, amour et beauté…)
*** Quant à Apollon (soleil et médecine), Héra (violente mais maternelle)
et Athéna (guerrière mais symbole de sagesse et de paix) ils procèdent d’une
mixité complexe, d’une synthèse des contraires qui , alliée aux caractères sans
ambiguïté des précédents, fait la richesse subtile de tous les mythes, et de ceux
liés aux Arbres d’Europe en particulier .
Pour conclure ces quelques notions, comment ne pas
laisser la parole à Claude Lévi-Strauss ?
" Malgré les nuages d’encre projetés par la
tradition judéo-chrétienne pour la masquer, aucune situation ne paraît plus tragique
[…] que celle d’une humanité qui coexiste avec d’autres espèces sur une
terre dont elles partagent la jouissance, et avec lesquelles elle ne peut communiquer.
On comprend que les mythes refusent de tenir cette tare de la création pour originelle,
qu’ils voient dans son apparition l’événement inaugural de la condition
humaine et de l’infirmité de celle-ci. "
Ainsi pour Claude Lévi-Strauss les mythes seraient, pour l’homme, le refus d’être infirme ; le rêve d’être accueilli dans la grande famille des enfants de la terre où l’échange avec ses frères vivants anéantirait l’angoisse de la solitude.
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